European Innovation Scoreboard 2024 – Décryptage
Comme chaque année, l’European Innovation Scoreboard a été publié.
L’occasion de faire le point sur les forces et faiblesses de l’innovation en Europe et en France.
Constat :
La France est 10ᵉ du classement de l’UE à 27.
Avec un indicateur à 108, la France se classe dans le groupe des “strong innovators”, mais loin derrière les leaders :
🔸Suède (138)
🔸 Danemark (135)
🔸Pays-Bas (129)
🔸 Finlande (125)
D’autres pays voisins de la même catégorie sont devant comme la Belgique, l’Allemagne, Le Luxembourg ou l’Autriche.
A noter également, parmi les pays avoisinants, la Suisse domine toujours avec 139.
Plus loin, La Corée du Sud est à 135. La chine passe devant l’EU à 118.
En termes de dynamique, l’UE progresse de 12 points entre 2018 et 2025 et la France de 7 points.
Une situation mitigée, due à un mix entre de vrais points forts… qui ne se concrétisent pas, faute de quelques points faibles.
Explications …
Les causes :
Les points forts concernent principalement :
🔸les ressources humaines,
🔸le soutien financier,
🔸la productivité.
Parmi les principales lacunes, on peut citer :
🔸le manque d’investissement dans les travaux d’innovation non-R&D,
🔸le manque de transformation en chiffre d’affaires.
Exemples d’indicateurs faibles :
- “Non-R&D innovation expenditures” (47,8)
- “Sales of new-to-market and new-to-firm innovations” (52,1)
Globalement, les facettes non R&D (commerciale / juridique / financière) sont peu considérées dans la gestion des projets.
Cela engendre des taux de succès plus faibles et donc un CA généré plus faible.
Un soutien public et privé (point fort) en termes financiers mais également en recherche publique avec un effet d’entrainement en dessous des attentes car trop focalisé sur la R&D et pas assez sur les aspects business.
De même, les compétences reconnues des ingénieurs et scientifiques (autre point fort) trouvent peu de valorisation.
La dichotomie habituelle entre R&D et marketing dans la culture française se fait encore bien sentir.
Conclusion :
Il est donc primordial d’améliorer la qualité de la gestion de projet innovant en considérant, au même niveau que la R&D, les incertitudes commerciales, juridiques ou financières.
Chez Global Vision, la méthodologie de gestion de projet innovant intègre 4 facettes de façon égalitaire :
- technique
- commerciale
- juridique
- financière
Les incertitudes d’un projet innovant ne concernent pas uniquement le volet technique.
De plus, il est préférable de traiter l’ensemble des incertitudes dès les phases amont du projet, et ne pas considérer les questions non-R&D uniquement en fin de projet. Cela reviendrait à tenter de pousser un objet technique… en espérant que les conditions business soient favorables.
L’approche par projet collaboratif, intégrant les acteurs en aval de la chaîne de valeur, est également une approche pertinente.
📊 Schémas issus du rapport “European Innovation Scoreboard 2024”, publié par la Commission européenne.