La problématique du financement des startups prend une autre dimension quand il s’agit de projet à caractère industriel. En effet, la phase d’industrialisation peut s’avérer extrêmement couteuse tout en présentant encore de nombreuses incertitudes…ce qui est susceptible de rebuter les investisseurs privés.

Dans un contexte de volonté de réindustrialisation, un récent rapport ministériel pointe les difficultés des startups à caractère industriel. Le financement tient une position centrale.

Les difficultés pointées par le rapport

Les difficultés d’implantation des sites industrielles sont soulignées ainsi que le manque de culture industrielle des porteurs de projets. Mais le manque de fonds propres reste le problème majeur.

Startup industrielle

Industrialisation…TRL 7 à 9

Un projet innovant à caractère R&D et industriel passe par 3 phases successives. La phase de recherche (TRL 1 à 3) où une technologie est validée à un stade laboratoire.  La phase de développement expérimental (TRL 4 à 6) pendant laquelle un prototype fonctionnel doit être développé et validé. Enfin une phase d’industrialisation (TRL 7 à 9) pour une montée en échelle industrielle.

Incertitudes

Des incertitudes à chaque phase

Les incertitudes scientifiques, techniques ou technico-économiques jalonnent le projet. A un stade laboratoire, les incertitudes sont scientifiques. La technologie étudiée donne-t-elle des résultats susceptibles d’être valorisés industriellement ?

En termes de développement expérimental, les cahiers des charges associés aux applications visées, imposent de nombreuses contraintes de la ‘vie réelle’, qui mettent à l’épreuve la technologie.

Enfin, la phase d’industrialisation, la recherche de la fiabilité, de la répétabilité, des coûts de revient compatible avec le marché, du respect des normes, de la production en volume…engendrent de nouvelles incertitudes.

Investisseurs industriels

Incertitudes + coût élevé = investisseurs privés rebutés

Les phases de recherche et de développement expérimentales peuvent se limiter à quelques centaines de k€. En revanche, la phase d’industrialisation se chiffre vite en millions d’euros, tout en présentant encore de fortes incertitudes technico-économiques. De quoi éloigner les investisseurs qui redoutent l’incertitude surtout si elle est associée à des montant importants.

Les projets industriels font donc souvent face à un manque de fonds propres qui stoppe leur avancement.

Solutions financières

Des solutions proposées

Le rapport du ministère fait un certain nombre de propositions : accompagnement, facilité d’implantation et réglementaire et financement.

Sur ce dernier point, le rapport propose notamment la création d’un fonds multi-corporate et le lancement d’appels à projets dédiés.

D’un point de vue marketing de l’innovation, l’identification des applications les plus valorisantes à faible volume peut s’avérer être une étape intermédiaire facilitant la montée en puissance industrielle progressive.


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